Aujourd’hui notre pays construit beaucoup. Paradoxalement, l’exercice de notre métier n’a jamais été autant mis à mal qu’en ce temps d’effort massif de construction. Tout le monde lorgne de notre coté pour faire de nous les boucs émissaires d’une médiocrité choquante et visible de tous. Le raccourci est tout trouvé pour nous en faire endosser l’entière responsabilité, banalisant notre statut pour mieux nous charger des tares qui font la faiblesse du secteur du bâtiment dans notre pays.
En l’absence de représentations corporatives fortes, notre voix est devenue inaudible. Cédant toujours le terrain à nos partenaires d’investir des espaces vacants et qu’ils finissent par occuper malheureusement à notre détriment.
Certains textes réglementaires régissant les missions de l’Architecte, notamment l’arrêté interministériel du 15/05/1988, sont devenus obsolètes donc inadaptés. Le rôle de l’architecte dans le processus de la maîtrise d’œuvre est donc à redéfinir. Les projets devenant plus complexes le recours à des cotraitants pluridisciplinaires et spécialisés s’avère de plus en plus indispensable.
La faiblesse des taux de rémunération de la maîtrise d’œuvre installe l’architecte dans une précarité endémique qui se répercute directement sur la qualité des études et du suivi de réalisation.
Il est également regrettable d’assister de nos jours, impuissants, à un amalgame récurent, entre concours d’architecture et appel d’offre de fourniture ou de réalisation, par l’élaboration de cahiers des charges types, inadaptés à la compétition créative et technique et très éloignés de l’esprit même de la consultation architecturale.
Par conséquent, tout rendez-vous avec la qualité est sérieusement compromis.
Par ignorance ou par intérêts, certaines études qui, historiquement et universellement sont confiées à l’architecte, se voient aujourd’hui déviés vers d’autres corps de métiers, loin des objectifs de qualité.
Par devoir donc, et portés par un sursaut confraternel nous battons le rappel de nos confrères et de nos consœurs pour une prise de conscience salutaire pour protéger notre noble métier.
– Ne demeurons pas impuissants nous qui en sommes les dépositaires de ce qui est consacré par la loi comme l’expression d’une culture et d’utilité publique.
-Refusons notre marginalisation dans ce qui nous engage dans le développement économique de notre cher pays, l’Algérie.
Pour ces raisons, nous, un groupe d’Architectes Agréés, décidons d’user de notre droit constitutionnel pour nous rassembler dans le cadre d’un syndicat ouvert à tous les architectes inscrits au tableau national des architectes pour mobiliser toute notre énergie dans la défense de nos intérêts moraux et matériels afin d’améliorer les conditions d’exercice de notre profession.
Ce syndicat constituera une voie supplémentaire pour porter haut et fort les revendications des Architectes et contribuer aux différents débats dans un cadre organisé et démocratique. Il se propose de représenter les Architectes agréés à l’échelle nationale. Il vient apporter main forte à l’ordre des architectes pour dépasser sa crise et défendre haut et fort les intérêts de ses membres.
Par la défense de nos intérêts moraux et matériels, nous voulons :
• Recenser les difficultés de l’Architecte dans l’exercice de sa profession, identifier les mesures correctives et porter les revendications auprès des pouvoirs publics.
• Contribuer à l’élaboration des textes réglementaires régissant la profession.
• Initier toute action bénéfique aux intérêts matériels de ses adhérents
• Œuvrer pour une reconnaissance nationale et internationale.
• Assister les jeunes professionnels débutants.
• Contribuer à l’amélioration de la qualité de la formation universitaire et professionnelle liée au secteur.
• Se constituer en partie civile pour défendre les intérêts moraux et matériels de ses adhérents.
• Mettre en place un espace d’échanges et de communication au service de ses adhérents et de la qualité architecturale.