ARCHITECTES, INDIGNEZ-VOUS.

L’avis d’attribution ci-dessous est relatif à la mission suivi et contrôle des travaux de 3000 logements pour le compte de L’AADL.


Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement AADL, Wilaya d’Alger
Appel d’offres national restreint n°:49/14/DG/AADL
Référence interne : 241533
Contrôle et suivi des travaux de réalisation de 3000 logements location-vente avec locaux à usage commercial et professionnel à la nouvelle ville de Bouinane, cité A, commune de Bouinane, Wilaya de Blida.
Nombre de lots : 1
Lot 1
Attribué à
pour un montant de 12 776 000.00 DA/TTC
délai de réalisation : 28 mois
note technique :
Moins disant.

Paru le 24-02-2015 dans : El Massa. 24/02/2015
Malheureusement, cet avis d’attribution ne fait pas exception; Il est plutôt la règle qui prévaut dans la rémunération de la partie variable des missions de la maîtrise d’œuvre.Tous les jours des avis d’attribution similaires enseignent sur les inconséquences de la gestion prévalant dans la rémunération de ces missions. Les gestionnaires de l’argent public et ceux du secteur économique de l’état chargés du logement trouvent dans l’Arrêté Interministériel de 2001 le paravent qui cache le travers d’une politique de rémunération des missions de la maîtrise d’œuvre en bâtiment humiliante, et aux conséquences désastreuses sur la qualité de ce qui se construit.

On hypothèque bien l’avenir des professions de maîtrise du bâtiment dans le brouhaha populiste du logement.
Il va sans dire que cet état de fait est intrinsèque au crochet de la formule « étude et réalisation » que la rémunération de la maîtrise d’œuvre soit pressée par les mâchoires de l’étau du gain des entreprises et les dispositions caduques de l’arrêté interministériel de 2001, avec le consentement des pouvoirs publics !

Il nous incombe donc de refuser une Algérie au rabais sinon que d’accepter des traitements offensants à rétribuer à hauteur de 152 DA/mois/ le suivi d’un logement au lieu de 3600 DA. Comment accepter d’être contraints quasi quotidiennement aux malheureux constats d’une rétribution à moins du vingtième de sa valeur ?

Parmi les gages d’une architecture de qualité c’est d’exiger les conditions d’un bon suivi des travaux et de refuser les traitements de misère.

Il y a tout juste une année, le Conseil National du SYNAA avait fait l’annonce de sa revendication relative à la révision des barèmes de rémunération ( appuyez sur la surbrillance pour le lien) de la partie variable de la maîtrise d’œuvre dans une déclaration officielle largement relayée par les médias et dont les Ministères de l’Habitat de l’Urbanisme et de la Ville et celui des Finances ont été officiellement destinataires.

Cette revendication porte indéniablement en elle le souci d’améliorer un tant soit peu les conditions d’exercice des consœurs et des confrères que dessert l’insignifiance de la rémunération des missions de la maîtrise d’œuvre relatives au suivi et au contrôle des travaux régie par l’arrêté interministériel N°17 du 15 mai 1988 et révisée en 2001 ; insignifiance entretenue par les outrances redondantes de la maîtrise d’ouvrage qui l’adopte assortie de dispositions (vacations) contraires à l’essence même de la mission de maîtrise d’œuvre ;

La proposition du SYNAA consiste à réviser le barème de rémunération prévu dans ce texte en décortiquant le contenu du forfait relatif à chaque mission et en tenant compte des facteurs « inflation » et « évolution des salaires » depuis 2001.

Cette demande que le SYNAA veut porter et défendre devant les départements ministériels concernés, dépasserait certainement le cadre de l’anodine proposition vers celui d’une revendication légitime au vu de l’évolution du contexte économique durant les quinze dernières années. A rappeler en outre, que durant cette période le salaire minimum garanti (SMIG) a tout simplement triplé !

Qu’il ne soit pas seulement du ressort d’une organisation syndicale des architectes de porter cette revendication ne nous empêche guerre à en être légitimement les portes flambeaux. L’on ne peut donc continuer d’admettre que juste pour se conformer au texte d’un arrêté interministériel on hypothèque indéfiniment la qualité des réalisations en réduisant à des portions congrues la rémunération des différents intervenants.

Que ce soit dans l’arrêté interministériel de 1988 et à fortiori dans le code des marchés publics, la révision des prix est admise. Il relève du bon sens de ne pas admettre que les prix soient gelés treize ans durant !

Et le barème de rémunération des missions de suivi et de contrôle des travaux comportant entre autres la rémunération des salaires, n’était-il pas attendu que ces derniers soient révisables suivant des indices que le ministère de tutelle se devait de publier régulièrement pour correspondre au sens accordé à la « mission variable » tel que consacrée par ce même arrêté?

Il est plus que paradoxal qu’à chaque passation de contrat nous admettions comme fixe le montant de rémunération d’une mission qui est, par définition, variable !

Les constats douloureux à répétition des avis d’attribution concernant la mission suivi et contrôle des travaux font que le SYNAA fasse de cette revendication l’une de ses préoccupations majeures. Il y dénonce le délibéré d’une suppression masquée de la mission suivi et contrôle des travaux, qui voit aujourd’hui s’écrouler les métiers de maîtrise du bâtiment réduits à une paupérisation systématiquement planifiée.

De ce fait,
Et par l’engagement de l’ensemble des architectes signataires de ce RAPPEL, le SYNAA interpelle les pouvoirs publics pour la valorisation des dispositions de rémunération de la mission suivi et contrôle des travaux.

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