Farid BENIA, Mohamed Chafa OUZZANI, Mounjia ABDELTIF BENCHAABANE, Brahim BENHABYLES, Fella TAMZALI-TAHARI et Amar ADJADJ sont architectes. Ils peignent aussi.
Du bout de leurs pinceaux glissant sur la surface granulée d’une toile, sont-ils tantôt pris dans l’infini des perspectives du peintre et se replient-ils tantôt dans l’accentuation du caractère constructif et anatomique de l’architecture. Les profils des architectes peintres sont l’exemple de ce rapport sublime de l’architecture et de la peinture ; une relation d’antagonisme et d’entente.
Un architecte habité par la peinture est forcément interpelé par un Théo Van Doesburg qui voulait transformer sa vision de l’art universel en l’appliquant à une création architecturale. Il illustre cette relation étroite des architectes et des peintres, leurs accointances sont nombreuses même si elles restent difficiles à saisir.
Volontairement ou involontairement nos amis usent de leurs palettes pour exprimer aussi cette proximité de l’art et de l’architecture.
En se réfugiant dans l’espace de leurs toiles, les architectes ne figureraient-ils pas inconsciemment des à-plats de couleurs d’une peinture murale ? Des abstractions qui poussent les murs qu’ils construisent en architecture. Des limites sur lesquelles ils dessinent une porte improbable ou le hasard d’une fenêtre que leur permet l’évasion de la peinture.
Indéniablement, pour les architectes c’est l’abstraction qui ouvre la voie d’une collaboration entre peinture et architecture. Même si cela n’a pas toujours été facile. Souvent les plasticiens se sont plaints de la subordination de la peinture à l’architecture. Cinq termes opposent l’une à l’autre : la planéité, l’ouverture, la couleur, l’extension et l’équilibre plastique caractérisent la peinture ; le volume, la fermeture, l’absence de couleur, la limitation et l’équilibre constructif l’architecture. Faut-il reconnaitre que ce parallèle tourne nettement au profit de la peinture.
Pourtant, dès qu’il s’agit de polychromie, les architectes sont sceptiques « on a toujours dit que l’intégration des arts dans l’architecture moderne était une bonne chose, mais on ne peint pas sur un Mies » écrira l’architecte Robert Venturi. Fernand Leger, concernant sa collaboration avec Rob Mallet Stevens, dubitatif, dira « Je me contentais alors d’être ornemental, Les volumes étant donnés par l’architecture…je sacrifiais le volume à la surface, le peintre à l’architecte, n’étant qu’enlumineur de surfaces mortes. »
Les voies de l’architecture paraissent impénétrables. Qu’en est-il de celles de la peinture ? Nos amis architectes nous éclaireront ils peut-être ?
PROGRAMME
- 15 h 00 : Vernissage de l’exposition – Salle du rez de chaussée.
- 15h 45 : Rencontre-débat – Terrasse panoramique.
- Allocution de monsieur Achour MIHOUBI, président du SYNAA.
- 15 h 50 : « L’art et l’architecture du 19ème siècle » par madame Dalila ORFALI, historienne de l’art et directrice du Musée National des Beaux-Arts d’Alger.
- 16 h 00 : « Les architectes peintres dans la tradition italienne» par mesdames Maria BATTAGLIA et Annamaria Poeta – Institut Culturel italien d’Alger.
- 16 h 10 : « Villa Majorelle : oasis d’architecture et de couleurs » par madame Fella KHELIF, architecte.
- 16 h 20 : Des peintures industrielles PPG pour les toiles les plus célèbres : Picasso, Séraphine, Le Corbusier par monsieur Mohamed Bouras, représentant des peintures PPG-Seigneurie.
- 16 h 30 : D’un art à l’autre: les architectes s’expriment :K. ADJADJ, M.ABDELTIF.BENCHAABANE, B.BENHABYLES, F.BENYAA, M.C.OUZZANI, et F.TAMZALI-TAHARI.
- 17 h 00 : Débat.