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25 Avril 2017 ECOLE SUPERIEURE ALGERIENNE DES AFFAIRES Pins maritimes - Alger

DÉCLARATION DU CONSEIL NATIONAL

 

Le recul drastique des investissements opéré par l’Etat depuis 2014 a engendré « le gel » de la quasi-totalité du programme de réalisation des équipements publics. Un coup de frein brutal qui arrête la machine d’investissement public avec un impact désastreux sur la commande architecturale qui plonge la profession d’architecte dans une totale déprime. Un grand nombre de structures d’études vivotent avec le spectre d’une cessation d’activité qui semble quasi certaine à très brève échéance.

Le syndicat national des architectes agréés algériens déplore que les architectes aient encore à subir, avec une si grande brusquerie les cahots de la machine économique. N’arrivant pas à assurer une continuité à l’effort de développement dont le pays a grandement besoin, ceux qui veillent aux destinées de notre économie poussent des pans entiers de secteurs d’activités à une disette programmée. Dans ce repli effrayant de l’activité, étant donné que l’environnement économique leur a toujours été hostile, (rétribution indigente pour les nationaux pendant que des structures d’études étrangères sont rémunérées dix fois plus, maîtrise d’ouvrage à la bourre, et détournement de la commande publique d’architecture vers les entreprises de réalisation dans les programmes de logements en « études et réalisation »), les architectes découvrent leur vulnérabilité face aux courbes désespérantes d’une économie en berne.

La plupart des architectes qui arrivent sur le marché du travail ne disposent pratiquement d’aucun levier pour pénétrer un monde en grande partie cadenassé par un code des marchés publics restrictif dont les dispositions sont pour la plus part inappropriées à la concurrence de la commande architecturale, et où même les entreprises publiques économiques qui n’en sont pas réglementairement astreintes, s’en réfèrent par crainte de poursuites coercitives abusives.

Les dépenses publiques en équipements, jusque-là portées par les revenus de la fiscalité pétrolière, n’ont pas eu de retombées positives sur la santé des structures d’études nationales. Les taux de rémunération insignifiants ont maintenu ces structures (qui relèvent dans leur quasi majorité du

secteur privé) à des tailles plus que modestes. En vrai, l’argent n’a pas servi à l’émanation d’un marché de l’architecture, ni à bâtir des structures d’études pérennes. La cause en est l’aveuglement d’une politique suicidaire des pouvoirs publics et leur volonté délibérée de réduire les prestations de maîtrise des études du bâtiment à des taux modiques.

Il est universellement admis que si ces taux venaient à être en dessous des vingt pour cent des budgets de projets, ceux-ci deviennent automatiquement des gouffres financiers, sans pour autant, qu’ils aient -en amont – permis l’émergence de véritables structures d’études prospères, à même d’absorber un chômage endémique et inquiétant des jeunes architectes confrontés à un monde de l’emploi qui leur tourne désespérément le dos.

Si les architectes ne trouvent plus de de travail aujourd’hui c’est que l’Etat n’a jamais voulu rémunérer la maîtrise d’œuvre à sa juste valeur.

Le temps des vaches maigres est bien là ; les appels d’offres des études se sont amenuisés effroyablement et c’est à leurs dépens que les architectes l’apprennent. Les chargés de la dépense publique affichent impudemment une austérité économique de rigueur synonyme de tous les échecs. Ils sont responsables de ce désinvestissement désastreux, résultat d’un plan de dépenses publiques approximatif durant des années, notamment dans les programmes de logements par millions et qui montre ses limites à la moindre alerte d’une baisse des recettes.

Les informations recueillies du terrain indiquent que moins de vingt pour cent (et ce chiffre est appelé à baisser) des architectes inscrits au tableau national de l’Ordre continuent à peine d’exercer. C’est dire qu’aujourd’hui le plus grand nombre met la clef sous le paillasson. Une situation intolérable pour notre pays qui a encore grandement besoin d’un effort de développement accru pour porter une croissance qui trancherait avec les perspectives de déprime économique à laquelle on veut nous astreindre.

A la veille du congrès électif de l’Ordre des architectes, qui verra dans moins de trois mois le renouvellement de ses instances, le SYNAA réitère énergiquement ses préoccupations contenues dans son plaidoyer pour une politique architecturale en Algérie, qui constitue la plateforme d’action de son congrès du 23 janvier 2016 et qu’il a publiquement soutenu lors de son quatrième conseil national du 04 mai 2016.

Le Syndicat National des Architectes Agréés Algériens (SYNAA),

Conformément à ses missions énumérées dans l’article 7 des statuts, alinéas 1, 2, 3, 7 et 8; Sur proposition de son Bureau National; Et par la représentation de son Conseil National réuni en session ordinaire le mardi 25 Avril 2017, à

Alger:

  •  Fait sienne la présente déclaration.
  •  Appelle l’ensemble des consœurs et confrères à la vigilance et à la mobilisation, en renforçant ses rangs par une adhésion massive pour porter haut et fort ses revendications légitimes.

 

Le Conseil national du SYNAA

Le 25 avril 2017