Le bureau national du SYNAA, réuni en session ordinaire le 25 octobre 2017 à Alger, condamne énergiquement les conditions inacceptables dans lesquelles s’est tenu le dernier congrès électif de l’Ordre des Architectes Algériens, les considérant une mascarade qui rabaisse tristement le crédit et l’image des architectes algériens.
Le SYNAA dénonce avec la plus grande énergie, ce qu’il juge être la plus spectaculaire des régressions que subit l’institution de l’Ordre, y décelant une volonté délibérée de la maintenir à un niveau outrageant, et ce avec le compérage de l’administration publique.
En effet, les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections de renouvellement du Conseil National de l’Ordre des Architectes en date du 30 septembre 2017 à l’hôtel Mazafran ont été l’aboutissement d’une grande série d’infractions à la règlementation encadrant l’organisation, depuis les élections de renouvellement des instances locales dans les différentes wilayas. Les différents recours que les architectes électeurs avaient adressés au Conseil National sortant, pour dénoncer les multiples violations observées durant les sessions électorales locales, ont connu des traitements partiaux aux intentions scélérates, érigeant –de fait– le Conseil National sortant en structure de barrage que ses membres utilisent à des fins inavouées de reconduire les défenseurs du statuquo à l’issue d’un simulacre d’élections.
Comment non alors que la commission de préparation des élections nationales n’a été ni installée –et encore moins– faite connue aux architectes ? A cette commission s’est substitué on ne peut plus abusivement le Conseil National sortant lui-même, avec le but quasiment avoué d’être en aval et en amont d’une procédure qui brandit le carton de « l’invalidation » à tout va, ou la balourdise d’un vocabulaire approximatif qu’on charge du pouvoir de juger de qui veut-on présenter aux élections. Localement, quasiment aucune des mesures procédurales des élections, clairement contenues dans le décret exécutif 96-293 fixant les modalités de fonctionnement des instances de l’Ordre et de la profession d’architecte et dans le règlement intérieur même de l’institution n’ont pas été respectées.
En fin de compte le congrès a été convoqué hors délais. Ne pouvant règlementairement excéder la date limite du sept juillet deux mille dix-sept il n’a été tenu que trois mois plus tard dans des conditions indignes de la profession, et en l’absence d’un corps électoral défini, le Tableau National n’ayant pas été édité depuis trois ans, alors que c’est la mission première du Conseil de l’Ordre !
Les architectes algériens ayant pris part à ces élections répondront de leur responsabilité d’avoir reconduit des membres du Conseil National sortant sans qu’il n’y ait eu de présentation du bilan moral et financier. Comment est-il possible de déroger au béaba de la décence d’élu pour se présenter à un nouveau mandat électoral et de surcroit être reconduit sans s’acquitter d’un bilan devant l’assemblée générale du congrès. Les soupçons de malversation sur la gestion financière des deniers de l’Ordre des architectes, en l’absence de bilans financiers mis à la connaissance de l’ensemble des architectes inscrits au tableau national, fondent automatiquement chez eux les certitudes infaillibles de la méfiance et alimentent inévitablement le sentiment de défiance devant ce qui s’apparente à des dérobades et de la dissimulation. Les architectes doivent savoir qu’un audit sur les deniers
de l’ordre est une nécessité. Il y va de leur responsabilité sur le bienfondé du fonctionnement de l’institution ordinale.
En réalité, réduire un congrès des architectes à une piètre « session élective » comme ce fut rapporté sur les banderoles de l’assemblée dénote d’un naufrage de masse de l’institution, et par là même de la profession.
Malgré les défis auxquels la profession est confrontée qui appellent de tous les architectes une volonté d’aller de l’avant, l’on se paye le luxe des rendez-vous ratés que l’administration de tutelle s’empresse à reconnaître effectifs pour ses besoins de communication de façade.
Faut-il rappeler au passage à l’administration en charge de l’architecture et auprès de laquelle l’institution est placée, sa responsabilité envers une profession investie de l’intérêt public, à garantir un fonctionnement normal de ses instances, conforme aux lois du pays ?!
L’Ordre des architectes ne doit pas être une caution à gage pour des manifestations d’annonce au détriment d’une construction sérieuse d’un corps de profession qui est aux confluents des enjeux économiques, sociaux et culturels immenses. Qu’il prenne part et soutienne les fantaisies du « prix national de l’architecture » par exemple est révélateur du malheur qu’il fait subir à la profession dans le jeu dangereux de la compromission.
Depuis sa naissance en 2012 et à travers toutes ses prises de position et ses réactions, ses événements organiques et ses manifestations culturelles, le SYNAA n’a cessé d’appeler à la vigilance pour défendre crânement les intérêts suprêmes de la profession d’architecte. Il continuera à le faire pour se démarquer clairement des entreprises d’objecter le changement dans le ronron mortifère du statut quo qui est reproduit à souhait.
Le SYNAA exprime ici -et encore une fois- sa revendication légitime d’un Ordre des Architectes Algériens qui soit à la hauteur des aspirations de la profession.
Le bureau national du SYNAA