Des architectes algériens dénoncent « un impact désastreux » du gel de l’investissement public

Le Syndicat national des architectes agréés algériens (SYNAA) crie son ras-le-bol. Dans une déclaration publiée mardi 25 avril 2017 sur son site Internet, cette association dénonce le gel de la quasi-totalité du programme de réalisation des équipements publics, regrettant que les architectes algériens aient encore à subir « les cahots de la machine économique » qui plonge la profession dans une « totale déprime ».

Le SYNAA a souligné dans sa déclaration cet « impact désastreux » sur la commande architecturale que cause la suspension « brutale » de l’investissement public, opéré par l’Etat depuis 2014 suite à la baisse de la fiscalité pétrolière. Le syndicat accuse « ceux qui veillent aux destinées de l’économie algérienne » de pousser de cette manière « des pans entiers de secteurs d’activités », dont l’architecture, à une disette programmée.

Les représentants de cette association ont déploré que les architectes « aient encore à subir les cahots de la machine économique ». Ils accusent les autorités publiques, qui « n’ont jamais voulu rémunérer la maîtriser d’oeuvre à ja juste valeur », d’être derrière la vulnérabilité de ces professionnels face à une « économie en berne ».

 
 

Outre un environnement économique hostile, qui se traduit entre autres par une « rétribution indigente pour les cabinets nationaux – à l’inverse des structures d’études étrangères – et par une maîtrise d’ouvrage à la bourre, cette association regrette que la plupart des jeunes architectes se retrouvent démunis de levier leur permettant de pénétrer le marché.

Celui-ci est effectivement cadenassé par un code des marchés publics restrictif, « dont les dispositions sont pour la plupart inappropriées à la concurrence de la commande architecturale », note-t-on.

Mais ces facteurs suscités n’incombe pas au recul de la fiscalité pétrolière selon le Synaa, puisque les dépenses publiques en équipements n’ont pas eu de « retombées positives sur la santé des structures d’études nationales, en raison des taux de rémunération insignifiants maintenant ces structures à des tailles plus que modestes ».

 
 

Le Syndicat explique que cet argent n’a pas « servi à l’émanation d’un marché de l’architecture, ni à bâtir des structures d’études pérennes. La cause en est l’aveuglement d’une politique suicidaire des pouvoirs publics et leur volonté délibérée de réduire les prestations de maîtrise des études du bâtiment à des taux modiques ».

« Si les architectes ne trouvent plus de de travail aujourd’hui c’est que l’Etat n’a jamais voulu rémunérer la maîtrise d’œuvre à sa juste valeur », regrette-t-on encore.

 
 

Des conditions qui plonge ainsi la profession dans une « totale déprime ». « Les informations recueillies du terrain indiquent que moins de 20%des architectes inscrits au tableau national de l’Ordre continuent à peine d’exercer ». UN chiffre est appelé à baisser puisque le plus grand nombre met la clef sous le paillasson.

Une situation intolérable pour notre pays, dénonce le SYNAA, qui a encore grandement besoin d’un effort de développement accru pour porter une croissance qui trancherait avec les perspectives de déprime économique à laquelle on veut nous astreindre.