La wilaya d’Alger a annoncé en grandes pompes avoir signé une convention de partenariat avec la Région Ile de France visant à « une définition de la stratégie de régénération socio-économique de la Casbah » confiant à l’architecte Jean Nouvel la mission de « lui proposer une vision pour la revitalisation de la Casbah d’Alger ».
Au-delà du fait que l’Etat algérien s’est doté depuis des années d’un arsenal règlementaire en matière de commande publique en général et de sauvegarde des secteurs présentant une valeur patrimoniale avérée en particulier ;
Au-delà de la symbolique et de l’aspect mémoriel du lieu, plusieurs fois martyrisé, que ce soit à coup de démolitions au lendemain de la colonisation, à coup de plans du Génie militaire français ou à coup de bombes, qui impose- sinon la concertation locale- du moins un minimum de retenue quant au choix des partenaires ;
Au-delà même des préoccupations d’une corporation -celle des architectes algériens en l’occurrence- qui encaisse par ce fait une énième conjuration visant à la considérer indéfiniment incompétente pendant que d’autres pays accompagnent leurs compétences à l’export ;
Le SYNAA considère que cette énième et malheureuse entreprise ne fait que mettre à nu -et au regard du monde- l’incapacité des pouvoirs publics algériens depuis l’indépendance à construire une vision autour de notre histoire et de notre patrimoine, et développer des politiques et des stratégies s’appuyant sur les ressources et les compétences du pays pour sa préservation et sa valorisation.
Conscient que -d’une manière générale- le marasme de la production architecturale en Algérie a pour cause l’absence même des mécanismes d’une vraie commande architecturale, à même de favoriser une qualité de la production et de valoriser les compétences algériennes, le SYNAA rappelle avoir transmis aux pouvoirs publics dès 2016 et au lendemain de son premier congrès son plaidoyer pour une politique architecturale, resté depuis -malheureusement- lettre morte.
Le Bureau National.
